Pour la piétonnisation 2021 de l’avenue du Mont-Royal, les équipes de la SDAMR et d’Odace Événements ont lancé un appel aux acteurs.trices et créateurs.trices de différentes industries d’ici pour concevoir des installations inspirées par le thème retenu : Promenade et Jardins. Leurs propositions justes, poétiques, inspirantes ont pris place sur l’Avenue pour l’été.
Nous nous sommes entretenus avec Emilie Gagnon, membre fondatrice et responsable design et logistique à l’agence de design Le Comité qui a réalisé l’installation Pique-Nique au Jardin.
À toi la parole, Emilie!
Tout d’abord, pouvez-vous nous décrire votre jardin de rêve?
C’est une question large ça (rires)! Un jardin de rêve c’est un lieu où les gens se retrouvent. C’est un lieu où on peut venir seul ou à plusieurs. C’est un endroit public intéressant. On peut y venir autant en journée qu’en soirée pour profiter d’une pause. Ça peut être autant un aménagement qui répond à des besoins qu’un espace plus naturel, verdoyant avec des plantations.
C’est un lieu occupé par les gens qui se l’approprient. C’est ça qui fait que c’est un gage de réussite. Si un lieu n’est pas utilisé ou n’est pas occupé, je pense qu’il n’est pas à la bonne place ou ne répond pas aux besoins adéquatement. Un jardin, c’est la même chose. Si les gens l’occupent et y trouvent un intérêt, c’est là que ça devient intéressant et que ça répond à un besoin. Un jardin occupé où les gens viennent naturellement, c’est un jardin de rêve.
On oppose souvent la ville et la nature. Y a-t-il, selon vous, des moyens de les réconcilier durablement?
Oui! Je pense que la pandémie a soulevé beaucoup des questions de cet ordre-là : d’avoir des lieux où les gens vivent mais avec des espaces verts adaptés à proximité de leurs résidences. Je pense qu’il y a des façons de le faire, de l’augmenter et de le renforcer parce qu’à Montréal et dans les milieux urbains se sont des espaces qui sont limités. Il faut mettre tous les efforts pour continuer dans cette voie. Le fait de piétonniser, même si ce n’est pas à l’année, c’est une bonne première étape. Et de donner accès gratuitement à ces espaces aux gens, je pense que ça doit faire partie de tous les plans de match pour le développement urbain.
Mon plus grand rêve, c’est que la considération de la nature se fasse en amont des développements urbains car pour l’instant c’est plus un recours comme solution. Dès qu’on développe un nouveau milieu, il faut que la nature y soit déjà intégrée, réfléchie et mise en place à l’année longue. C’est vraiment important. Là pour l’instant c’est vraiment plus en réponse à des besoins. Cette approche fait partie de notre façon de voir les choses et de travailler ces espaces-là comme des espaces polyvalents, soit des espaces non seulement naturels mais des espaces qui servent à d’autres fonctions comme un marché public, une programmation événementielle où les gens peuvent se réapproprier l’espace.
Que vous inspire le territoire de l’avenue du Mont-Royal?
C’est un lieu super intéressant parce qu’il est dense au niveau des résidents, des visiteurs, des commerces. C’est une rue qui est clairement très achalandée. Il y a une bonne réception au projet de piétonnisation même si ça ne fait pas l’unanimité. J’ai l’impression que c’est une demande des gens de se déplacer à pied ou bien à vélo, en trottinette, etc. C’est vraiment des espaces qui sont voués à être pratiqués en l’absence de la voiture. L’Avenue fait 2,5 km et c’est un large territoire qui traverse une bonne portion de la ville, qui est au pied du Mont-Royal, donc c’est super intéressant de le traverser. Tu peux découvrir ce qui s’y passe une partie à la fois. C’est tellement long qu’on peut faire un petit bout à pied et découvrir quelque chose et durant un autre passage y découvrir autre chose. C’est super intéressant pour les résidents et les visiteurs.
La diversité est aussi un élément que je note. La dernière fois que je suis passé, il y avait beaucoup de diversité linguistique: on entendait du français, de l’anglais et d’autres langues. Il y a aussi une diversité d’occupations. Par exemple, avec notre installation, on a vu des gens qui viennent profiter d’un repas, d’autres qui viennent prendre leur pause du travail, d’autres qui viennent pour étudier. Donc, il y a une diversité de personnes qui ont des intérêts et des motifs différents à venir dans la rue et ça c’est beau!
PIQUE-NIQUE AU JARDIN
Fiche technique : Les trois tables de 25 pieds de longueur ont été produites lors de la piétonnisation en 2020 et bonifiées cette année pour s’adapter au nouveau concept de piétonnisation. Les tables, les assises et les bacs à fleurs sont conçus en bois traité et la pergola est en acier peint. Des toiles viennent s’y accrocher afin de créer des zones ombragées. Dans son ensemble, l’aménagement représente 83 pieds linéaires par 8 pieds de largeur.
Descriptif : Venant puiser directement dans l’imaginaire du pique-nique, l’installation « Pique-nique au jardin » met de l’avant les notions de convivialité et de partage en offrant aux visiteurs de l’avenue Mont-Royal un endroit où se poser, manger et se retrouver. À l’image d’une guinguette de quartier, les longues tables se présentent comme l’endroit idéal pour profiter de l’offre culinaire diversifiée des commerces et restaurateurs et ce, en bonne compagnie.
LE COMITÉ
Le Comité œuvre dans les domaines du design urbain et d’événements, et se spécialise dans la conception d’aménagements d’espaces publics depuis 2016. Grâce à son équipe multidisciplinaire, la coopérative de travail opère sur des projets allant d’installations événementielles à l’aménagement complet d’espaces urbains et gère l’ensemble des processus de développement et de production.
Pour en savoir plus: www.lecomitemtl.com
Crédit photo: Latrompette Studio
Les installations Promenade et Jardins sont en place jusqu’au 6 septembre 2021.
Produit par la SDAMR en collaboration avec l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et avec le soutien de Patrimoine Canada.
Gestion de projet: Odace Événements