Pour la piétonnisation 2021 de l’avenue du Mont-Royal, les équipes de la SDAMR et d’Odace Événements ont lancé un appel aux acteurs.trices et créateurs.trices de différentes industries d’ici pour concevoir des installations inspirées par le thème retenu : Promenade et Jardins. Leurs propositions justes, poétiques, inspirantes ont pris place sur l’Avenue pour l’été.

Nous nous sommes entretenus avec Céline Duhamel, coordonnatrice générale chez Cultiver Montréal, l’organisme à but non lucratif derrière la programmation d’ateliers d’agriculture urbaine au Jardin nourricier.

À toi la parole, Céline!

Tout d’abord, pouvez-vous nous décrire votre jardin de rêve?

On commence avec des questions denses! (rires) Je pense que le jardin de rêve selon Cultiver Montréal serait sans doute un espace où toutes les expertises seraient réunies et où l’agriculture urbaine occuperait une grande place. On parlerait davantage d’un jardin nourricier qui répond aux enjeux de l’agriculture urbaine, soit la favorisation de la biodiversité, la difficulté d’accessibilité alimentaire, etc.

Ce serait un lieu où on organiserait différents marchés et différentes productions iraient aux personnes les plus vulnérables et permettraient de nourrir toute personne quelque soit leur condition financière, sociale ou autre.

On s’entend qu’il y aurait à peu près toutes les espèces indigènes possibles qui seraient réunies dans ce jardin. Et enfin, ce serait un lieu d’échanges, de rencontres, de transmission de savoir-faire où on pourrait aller se nourrir du savoir des personnes sur place en train de cultiver afin qu’elles puissent nous apprendre comment faire nous-mêmes ce jardin et ainsi multiplier tous ces jardins nourriciers et y accueillir toutes et tous.

On oppose souvent la ville et la nature. Y a-t-il, selon vous, des moyens de les réconcilier durablement?

Oui définitivement, c’est certain. Je pense que c’est vrai que jusqu’à présent on opposait beaucoup ville-nature mais j’ai l’impression qu’il y a un vrai déclic, un vrai changement des mentalités. On dirait qu’on comprend un peu mieux que, quand tu es en train de déambuler sur l’avenue du Mont-Royal, tu puisses voir un plan de tomates devant toi ou que tu puisses aller récolter ton kale dans le jardin nourricier.

Si on prend l’exemple de l’avenue du Mont-Royal, il y a, par exemple, la Place des Fleurs-de-Macadam qui est en pleine réhabilitation. Là on pourrait tout à fait avoir un jardin nourricier grandeur nature où l’ensemble des habitant.e.s du Plateau pourraient se servir comme jardin collectif.

Prenons aussi les zones qui sont un peu plus lentes sur l’avenue du Mont-Royal. Elle est quand même très sectionnée avec un dynamisme très fort en haut de l’avenue puis, plus tu vas direction Papineau et que t’avances, plus c’est beaucoup plus lent. Donc, là, tu aurais plein d’espace qui pourraient être envahis d’arbres fruitiers, de plans nourriciers. On est de moins en moins dans cet espèce de clivage nature-ville et on comprend mieux comment ces deux entités peuvent collaborer et coexister ensemble.

Le fait de promouvoir des activités de sensibilisation et d’outiller l’ensemble des citoyens et des citoyennes à l’agriculture urbaine nous permet d’aborder des pratiques connexes comme l’herboristerie qui était le sujet de l’atelier de la fin de semaine passée. Ça nous permet de donner du savoir aux citoyens et aux citoyennes pour qu’eux-mêmes le mettent en pratique, pour qu’ils soient moins surpris de voir des plantes qu’ils n’ont jamais vu et aussi pour qu’ils puissent se familiariser davantage avec la nature.

Il est vrai que quand on voit des aménagements paysagers en ville, très souvent ça reste du conventionnel. On a très peu de plans nourriciers par exemple, on est beaucoup plus sur de l’ornemental. Mais si on habitue l’œil et les citoyens et les citoyennes, si on habitue son œil à voir différentes espèces, à comprendre pourquoi est-ce qu’elle est importante proche de toi, là je suis persuadé qu’on embarquera sur une ville complètement nourricière!

Que vous inspire le territoire de l’avenue du Mont-Royal?

Pour moi c’est un champ de possibilités. Il y a énormément de choses à faire. Le prototype de rue partagée comme ça a été fait cette année, je trouve que c’est une excellente idée où justement on mélange davantage les usages et les rythmes de la ville. Quand tu multiplies les usages et les fonctions de l’avenue et que tu pousses au-delà de l’avenue commerciale, c’est là que tu te dis que je suis capable de faire des jardins, je suis capable de faire des zones de repos, des zones de rafraîchissements, de flânage, d’ateliers, de rencontres afin de mixer les usages pour avoir un dynamisme et une vie de quartier au sein de l’avenue du Mont-Royal.

Donc oui, définitivement, c’est un champ des possibles multi-usages et elle est quand même extrêmement dynamique cette avenue.

À travers les ateliers qui ont été faits, on rencontre les citoyens, les citoyennes de proximité et tu vois une diversité de participants que t’as moins l’habitude de voir dans différents usages de l’avenue et ça je trouve que c’est une richesse.

UN MOT DE NOTRE PARTENAIRE DE PROJET: LA CAISSE DESJARDINS DU PLATEAU-MONT-ROYAL
En appuyant ce projet unique, la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal réitère son engagement environnemental et son objectif de faire partie de la communauté, en tant qu’acteur de changement, pour appuyer et faire prospérer notre quartier. Fort d’un modèle coopératif inspirant et durable, la Caisse du Plateau Mont-Royal est bien plus qu’une institution financière : elle est un partenaire incontournable engagé à agir concrètement avec et pour ses membres, porté par leurs rêves. Nous sommes fiers d’encourager les projets d’agriculture urbaine qui contribuent à améliorer la qualité de vie de notre milieu !

Andréanne Côté
Conseillère Vie associative

 

 

 

À PROPOS DU JARDIN NOURRICIER
Doté d’une végétation dense, le jardin nourricier est composé d’arbres matures qui côtoient des couronnes maraîchères et des bosquets de plantes aromatiques installés le long d’un parcours. Ce jardin est le plus végétal de tous les aménagements proposés sur l’Avenue pendant l’été. Le but est de poser un geste fort en replaçant la nature au centre d’un espace particulièrement minéral, entre les rues Garnier et Fabre. L’aménagement de cet espace a également pour but de permettre à un large public de participer à des activités autour du thème de l’agriculture urbaine.

À l’image des plantes et des arbres qui le composent, le jardin nourricier se veut un lieu vivant où jardiniers aguerris et débutants se rencontrent pour échanger des boutures, des semences et bien sûr des conseils. Des ateliers de médiation et de formation sont organisés sous la pergola du site au cours de l’été en partenariat avec Cultiver Montréal.

Le Jardin nourricier est une présentation de la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal.

À PROPOS DE CULTIVER MONTRÉAL
Réseau multisectoriel, Cultiver Montréal rassemble, accompagne, soutient et fait rayonner toutes les formes d’agricultures urbaines et périurbaines du Grand Montréal, en concertation avec ses membres. Force pivot entre ses membres, les grandes instances politiques et les montréalais.e.s, Cultiver Montréal œuvre au développement d’une ville durable, résiliente et nourricière.

Pour en savoir plus: www.cultivermontreal.ca

Les installations Promenade et Jardins sont en place jusqu’au 6 septembre 2021.

Produit par la SDAMR en collaboration avec l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et avec le soutien de Patrimoine Canada.

Gestion de projets: Odace Événements